Pueraria montana est une espèce de plantes vivaces de la famille des Fabacées, originaire d’Extrême-Orient. Elle est cultivée dans son aire d’origine pour ses racines fournissant une fécule alimentaire. Sa variété lobata peut se montrer particulièrement envahissante.
Dénominations
- Nom scientifique valide : Pueraria montana (Lour.) Merr.
- Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) ou noms vernaculaires (langage courant) : Puerarie ou puéraire, kudzu, Kuzu, kouzou ou encore vigne kudzu.
Le terme « kudzu » vient du japonais kuzu (葛), une plante grimpante vivace.
La plante cultivée appelée en français, Nepalem ou Vigne japonaise, kudzu, Kudzu du Japon ou encore Puéraire hirsute, correspond généralement à :
- La sous-espèce : Pueraria montana var. lobata (Willdenow) Maesen & S.M. Almeida ex Sanjappa & Predeep4 (variété acceptée par Flora of North America (FNA)) (officiellement interdite en France car invasive)
On la distingue du Kudzu des tropiques ou Puéraria faux-haricot (Pueraria phaseoloïdes), plante fourragère du même genre botanique.
Pueraria montana (Lour.) Merr est souvent confondu avec le “pois-patate” ou jicama (Pachyrhizus erosus (L.) Urb.) dont les tubercules sont également comestibles.
C’est une plante grimpante à tiges ligneuses capables de grimper dans les arbres jusqu’à une hauteur de vingt à trente mètres, vivace par ses racines. Ses tiges qui ressemblent à des sarments de vigne lui permettent de s’accrocher à tout support.
Une fois installé, un plant de kudzu peut croître de vingt mètres par saison, à la moyenne de 30 cm par jour. C’est une liane vigoureuse dont les tiges à la base peuvent avoir jusqu’à 10 cm de diamètre, et dont les racines charnues peuvent atteindre plus de deux mètres de long et dix à vingt cm de diamètre, et peser jusqu’à 180 kilogrammes. Chaque pied peut émettre jusqu’à trente tiges.
Les feuilles, caduques, alternes, sont composées trifoliolées, et munies d’un pétiole de dix à vingt cm de long. Les folioles larges terminées en pointe ont environ quinze cm de long sur dix de large et peuvent être plus ou moins lobées. Le limbe est pubescent surtout à la face inférieure.
Les fleurs, du type papilionacé et de couleur pourpres, sont relativement petites et réunies en grappes comprenant trente à 80 fleurs, longues de dix à vingt-cinq cm et qui rappellent celles de la glycine. Elles produisent un nectar abondant et attirent de nombreux insectes, y compris les abeilles.
La floraison se produit en fin d’été et donne naissance à des gousses allongées, étroites et plates contenant jusqu’à dix graines.
La pueraria est utilisée en cuisine asiatique comme fécule pour son grand pouvoir épaississant.
Aire de répartition et habitat
Cette espèce est originaire des régions tempérées et chaudes de l’Extrême-Orient et du Pacifique occidental :
- Extrême-Orient russe, Chine, Japon, Corée, Taïwan ;
- Thaïlande, Viêt Nam, Malaisie, Indonésie ;
- Philippines, Fidji, Nouvelle-Calédonie, Îles Salomon.
Elle a été introduite dès le xixe siècle en Europe et aux États-Unis. De nos jours, elle est naturalisée en Ukraine et dans la région du Caucase, en Afrique du Sud, ainsi qu’aux États-Unis où elle est considérée comme une plante envahissante.
Le kudzu pousse bien dans une large gamme de milieux et dans la plupart des types de sols. Il préfère cependant les lisières de forêts, les champs en friche, les bords de route et les zones perturbées où l’ensoleillement est abondant. Il prospère mieux là où les hivers ne descendent pas sous les –15 °C, où la température moyenne l’été est régulièrement au-dessus de 27 °C et où la pluviosité annuelle est d’au moins 1000 mm. Dans les régions où la température descend sous les –15 °C, il est détruit au-dessus du sol mais peut repartir des racines au printemps.
Liste des variétés
Selon The Plant List (4 janvier 2019) :
- variété Pueraria montana var. chinensis (Ohwi) Sanjappa & Pradeep
- variété Pueraria montana var. lobata (Willd.) Sanjappa & Pradeep
- variété Pueraria montana var. thomsonii (Benth.) Wiersema ex D.B. Ward
Selon Tropicos (4 janvier 2019) (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :
- variété Pueraria montana var. chinensis (Benth.) Maesen & S.M. Almeida ex Sanjappa & Predeep
- variété Pueraria montana var. lobata (Willd.) Maesen & S.M. Almeida ex Sanjappa & Predeep
- variété Pueraria montana var. montana
- variété Pueraria montana var. thomsonii (Benth.) M.R. Almeida
Selon les auteurs, la variété lobata peut correspondre à :
- une sous-espèce :
- Pueraria montana var. lobata (Willdenow) Maesen & S.M. Almeida ex Sanjappa & Predeep (variété acceptée par Flora of North América (FNA)
- Pueraria montana var. lobata (Willd.) Sanjapa & Pradeep
- Pueraria montana (Lour.) Merr. var. lobata (Willd.) Maesen & S. M.
- ou bien encore aux synonymes suivants :
- Dolichos lobatus Willdenow
- Pueraria lobata (Willdenow) Ohwi
Utilisations
Culinaires
Les parties non-ligneuses de la plante sont comestibles. Les jeunes feuilles peuvent être consommées en salade ou cuisinées comme un légume-feuille et les fleurs frites en beignets (à l’instar des fleurs de courgette) tandis que les racines tubéreuses riches en amidon peuvent être préparées comme n’importe quel tubercule.

Les racines féculentes de cette plante sont réduites en une fine poudre servant à préparer diverses sortes de Wagashi (confiseries traditionnelles japonaises) ou utilisée en phytothérapie. Additionnée d’eau et chauffée, elle devient claire et sert d’épaississant alimentaire.
Le terme de « Kudzu » est apparu d’abord dans les Kojiki et Nihonshoki pour désigner une sorte de laine ou kazura (葛/蔓) couramment utilisée par les habitants de Kuzu (国栖, prononcer « kudzu »), région de l’actuelle Yoshino (préfecture de Nara). On ne sait pas si c’est le nom de la ville qui a été étendu à la plante ou l’inverse. Le kudzu est connu depuis au moins 1 300 ans et on suppose qu’il a une origine encore plus ancienne. Au cours des ères Nara et Heian, il aurait servi à payer les impôts. Même de nos jours, la poudre de kudzu Yoshino a encore la meilleure réputation. La préfecture de Kagoshima est le plus important producteur de dérivés du kudzu.
Médicinales
Des études ont montré que le kudzu peut réduire à la fois la gueule de bois et l’alcoolisme ainsi qu’être utilisée dans le traitement de la cocaïnomanie. Le mécanisme n’a pas encore été élucidé, mais il pourrait être en relation avec le métabolisme de l’alcool et les circuits nerveux dans le cerveau. Le kudzu contient aussi un certain nombre de substances utiles, des isoflavones, dont la daidzéine (un agent anti-inflammatoire et antimicrobien), la daidzine (un anti-cancereux) et la génistéine (un agent antileucémique). Le kudzu est l’unique source d’une isoflavones, la puérarine. Les composés des racines de kudzu peuvent affecter les neurotransmetteurs (dont la sérotonine, le GABA et le glutamate) et ils ont montré leur valeur dans le traitement de la migraine et de certaines céphalées. Dans la médecine traditionnelle chinoise, le kudzu était employé contre les acouphènes, le vertige ou le syndrome de Wei (chaleur superficielle près de la surface), ainsi qu’une aide dans le sevrage tabagique.