Le genre Takifugu comprend des poissons appelés fugu (河豚/鰒/鮐/魨/鯸/鯺), connus pour provoquer de très graves intoxications à la tétrodotoxine. Il est aussi appelé « poisson-globe » et « poisson-ballon » en Méditerranée orientale.
Description
Le fugu se gonfle d’eau lorsqu’il se sent menacé, ce qui explique son surnom de poisson-globe.
Toxicité
Le foie, les ovaires, les intestins et la peau des fugu contiennent un poison très toxique (actif à des concentrations de l’ordre du nanomolaire) : la tétrodotoxine, contre laquelle il n’existe pas d’antidote, la mort intervenant dans un délai de quatre à six heures. Cette neurotoxine paralyse les muscles et entraîne la mort par arrêt respiratoire. Cette paralysie résulte de l’inhibition des canaux sodiques voltage-dépendants, provoquant ainsi des potentiels d’action caractérisés par un niveau de seuil plus élevé, une phase ascendante plus lente et une amplitude moindre.
Des traces de tétrodotoxine ont été trouvées dans les algues rouges du genre Jania (en) (Rhodophyta). Dans cette algue, on peut isoler une bactérie qui, cultivée, produira ce poison. Cette bactérie est vraisemblablement ingérée avec l’algue par les animaux, qui accumulent par la suite la tétrodotoxine. Le fugu y est lui-même résistant, ce qui expliquerait que le fugu d’élevage est exempt de cette toxine.
Cuisine
Une personne non initiée pourra le trouver un peu fade, mais la texture particulière, la rareté du mets et le folklore lié à sa préparation font de sa dégustation un événement singulier. Il se sert en sashimi (coupé en tranches très fines, translucides) et en nabe. En 2012, un plat de fugu coûtait plus de 5 000 yens (environ cinquante euros) auprès de la chaîne Torafugu-tei, jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de yens dans de grands restaurants.
Les Polynésiens préparent le fugu, dans l’archipel des Tuamotu, c’est une tradition qui se transmet de génération en génération. Il est également préparé à Taïwan, en particulier dans les îles Pescadores où il est pêché en grande quantité.
Présence naturelle
Au Japon, 80 % des fugu pêchés, ou produits par la pisciculture, passent par Shimonoseki, où se concentrent les entreprises spécialisées dans sa préparation. Elles les débarrassent de leurs parties empoisonnées avant de les expédier dans le reste du pays.
Depuis quelques décennies, le fugu colonise, avec d’autres espèces végétales et animales, la Méditerranée orientale.
En raison de la surexploitation, l’Union internationale pour la conservation de la nature estime que la population mondiale du Takifugu chinensis (es) a diminué de 99,99 % depuis les années 1970.
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Fugu de Wikipédia en français (auteurs)