ArchivesPupazzi di San Nicolao

Mannele

Un mannele ou mannala (de l’alémanique alsacien et du francique lorrain, « petit bonhomme ») est une brioche en forme de bonhomme, préparée par les boulangers de tradition germanique pour la Saint-Nicolas, ainsi que par des familles alsaciennes, lorraines, et plus généralement allemandes.

La pâtisserie est également nommée « petit Saint-Nicolas » en Lorraine, coualé en Lorraine romane (principalement dans les Vosges) signifiant « tordu » en dialecte lorrain rappelant ainsi la forme tortillée que prend le bonhomme et Jean Bonhomme en Franche-Comté. En Allemagne, elles sont appelées DambedeiStutenkerlWaeckmann, etc. selon les dialectes. En Suisse, on retrouve cette pâtisserie sous les noms de Grittibänz ou Grättima(nn).

Elles sont dans la plupart des régions consommées à la Saint-Nicolas, et la brioche peut représenter alors l’évêque de Myre, saint Nicolas3, durant certaines périodes ou dans certaines régions mais ce n’est plus la règle. Mais dans certaines comme en Rhénanie, dans la Ruhr, Hesse, elles sont mangées pour la saint Martin d’Hiver (Sankt Martin). Les enfants le reçoivent à la fin du cortège de Saint Martin (Martinsszug). On en trouve aussi aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Autriche.

La brioche peut accompagner le chocolat chaud du goûter des enfants, ou faire l’objet d’un goûter familial pour se retrouver et partager ces pâtisseries autour d’un bol de café ou de chocolat chaud. Cette brioche peut être enrichie de raisins secs ou de pépites de chocolat, et est parfois trempée dans du chocolat fondu chez certains boulangers.

Par région

Dans les pays et régions de cultures germaniques, ces pâtisseries sont liées à la célébration du jour de la Saint-Nicolas, dès le xve siècle.

Allemagne

Weckmann ou Stutenkerl
En Allemagne de l’Ouest, ce petit bonhomme s’appelle Weckmann ou Stutenkerl  et il se vend, décoré d’une pipe en terre ou d’argile, dans toutes les boulangeries pour la fête de la Saint-Martin.

Est de la France

Présent dans le nord-est français, il est appelé Man(n)ele en Alsace du nord et en MoselleMan(n)ala en Alsace du sudJean-Bonhomme en Franche-Comté et Coualé dans le département des Vosges.

La brioche représente Saint-Nicolas, le saint-patron de la Lorraine. La brioche est également parfois identifiée aux trois enfants qu’il a sauvés du boucher, légende relatée notamment par Louis Pitz dans son ouvrage Contes et légendes de Lorraine.

Luxembourg

Les Boxemännercher luxembourgeois.
Au Luxembourg, il se nomme « Boxemännchen » et il est l’enfant de saint Nicolas.

Suisse

Grittibänz (cru et cuit)
Tradition populaire à travers la Suisse, les bonhommes portent des noms différents d’après les régions : en Suisse romande c’est « bonhomme de Saint-Nicolas », au Tessin « Pupazzi di San Nicolao », en Suisse alémanique le nom le plus courant est « Grittibänz » ou « Grittibenz », « Benz » étant le diminutif de « Benoît », qui qualifiait autrefois un homme en général, un « Gritte » désigne une fourche ou une position écartée des jambes en dialecte bernois. Il est également nommé « Grättimaa » à Bâle, « Elggermaa » en Thurgovie.

Un aspect commun aux différents personnages est les jambes écartées. Sinon son aspect varie selon les régions : il porte un chapeau, un bonnet, une écharpe et tient dans la main une petite verge ou une pipe en terre cuite surdimensionnée.

Bâle

Baselmann

Certains documents attestent de l’existence de la tradition à Bâle depuis le xive siècle : le 6 décembre les enfants de Bâle défilaient à travers la ville après avoir désigné un « enfant-évêque » qui était autorisé à réprimander les adultes pendant toute une journée. À la fin de leur procession, ils avaient droit à des petits pains au lait à la farine blanche. Pour figurer les yeux on utilisait des baies de genévrier, de nos jours les raisins secs sont plus courants.